L'honneur d'une déesse.

Nombreux sont les jeux d'Y à s'être déjà déroulés au sein de cette vaste chose qu'est la création. Nombreux sont les mondes a avoir vu les âges passer et les générations s'éteindre. Nombreux sont les dieux a avoir participé à ces festivités, ce au nom d'idéaux parfois, par bienveillance de temps à autres, ou bien par passion et égoïsme.

Les raisons sont aussi nombreuses que les participants, mais en fin de compte nous en revenons toujours au même point. Les éons passent, les civilisations s'élèvent et tombent et les plus sages atteignent l'ascendance. Le cycle se perpétue. Est-ce là une mauvaise chose ? Ma foi non. Tout est comme il devrait être. C'est là l'unique certitude. Tout avait sa place. Astaris compris, même si elle était une jeune déité... Et oui... Parmis toutes les reliques, vétérans et autres visages connus des célestes couloirs de l'Olympe, la dame des marées était encore méconnue dans bon nombre d'esprits.

Les rumeurs et on-dits à son sujets allaient bon train ça et là. Médisances, exclamations, exagérations et propos désobligeants étaient bien souvent de mise lorsque l'on élevait la voix ou que l'on susurrait en parlant d'elle. Les ragots les plus communs soutenaient qu'elle n'avait rien à faire parmis les cieux, qu'elle avait ravie sa place par perfidie. En soit, ces mêmes dires soutenaient que lumière sous les flots ne devait son éternité qu'à un amour honnête et maladif de celui que l'on nommait Invictus. Le soleil éternel qui régnait sur les cieux, baignant de sa lumière les terres mortelles afin d'apporter sagesse et raison. Sol... Qui se faisait distant ces temps ci, ne participant pas pour une fois aux festivités du jeu d'Y, ce pour d'obscures raisons qui ne faisaient qu'attiser le brasier qui couvait. Ce qui multipliant d'autant plus les rumeurs.

Mais la Dame des océans s'en souciait-elle ? Peut être, avec certitude l'on pouvait dire que de tels pensées l'attristait. Pourtant, elle ne le dévoilait pas. Elle subissait en silence. Après tout, il n'y avait pas que du faux dans ce qu'il disaient tous. C'était même plutôt véridique... Elle devait tout à Sol. Et assurément n'aurait jamais pensée se retrouver en une telle... Position. Si ce n'était pas pour cet illustre personnage. Il lui avait fait don de tout ce dont il disposait et bien plus encore.  Et c'est bien pour cela qu'il était hors de question de plier face à l'adversité ambiante. Hors de question que le Soleil éternel se retrouve obscurcie par ces affaires là. La lumière sous les flots était déterminée à assurer sa position, coûte que coûte.

Toutefois, afin de s'imposer au sein du monde divin, il n'existe pas meilleure chose que le jeu d'Y. Afin de prouver à tous et à toutes sur l'Olympe qu'elle n'avait rien à envier à quiconque et qu'elle méritait son éternité, elle avait ainsi prise la charge de guider depuis les ombres une civilisation naissante... Comme Sol le fit autrefois pour ses pairs... Mais Astaris n'était pas comme les autres divins... Non... Certainement pas... Elle avait une vision du monde différente qu'elle comptait bien mettre en oeuvre au cours du jeu d'Y. Une vision que seul son bien aimé était à même de comprendre puisqu'il l'expérimenta lui même il y a des éons de cela. Ainsi donc, afin de soutenir du mieux qu'elle pouvait ses gens, ses mortels, ses enfants, elle était descendu de l'Olympe afin de gagner la terre. Tel une comète enveloppée d'une douce lumière azuréenne, elle fendit les cieux une nuit sans lune avec pour seul guide la radiance des étoiles, bien loin de toutes terres, en plein milieu des océans et s'engouffra sous les vagues dans les eaux sombres. Nageant encore et encore, toujours plus profondément, là où il faisait toujours plus sombre. Bancs de poissons, escadres de dauphins, poulpes et calamars isolés et ce jusqu'aux puissants requins et aux imposantes baleines. Tous s'inclinèrent devant elle alors qu'elle fendait les eaux vers les abysses. Une course effrénée qui sembla durer une éternité au sein de cette obscurité l'ambiante où le temps lui même perdait son autorité. Pour autant, ce facteur là ainsi que la pression et quoi que ce soit d'autres qui était particulier à ce milieu marin... Des balivernes... Des détails. Peu importait. Seul la volonté d'Astaris et sa détermination afin d'accomplir ses projets faisait loi en cette heure. Mais en fin de compte, elle finit par toucher le fond des océans. Se dressant alors sur le sable froid des abysses, elle étendit l'aura lumineuse qui l'entourait afin de contempler les merveilles dissimulés. C'était un tout autre monde en soit... Des créatures uniques hantaient les lieux, des formes de vies incroyables survivaient depuis des siècles dans cet environnement complexe et surtout... Ces lieux étaient authentiques et loin de toute forme de civilisation...

De là, elle serait au plus proche de ses protégés, et hors de portée de ceux ci. Elle pourrait les guider avec justesse et habileté en constatant elle même, en subissant elle même les maux qui les accableraient. Bien loin des palais célestes des cieux où là bas tous perdent de vue le réel... Là, sur terre, elle pourrait agir au mieux. Et afin de marquer cette résolution, elle transforma les abysses. Usant de ses grands pouvoirs, elle fit construire sa demeure océanique d'où elle règnerait, observerait et agirait depuis les ombres des profondeurs.




Un immense édifice dont le style architecturale extérieur était indubitablement d'inspiration hellénistique, à l'exception éventuellement des nombreuses tours nacrées qui s'élevaient sur plusieurs mètres et qui le parsemaient en divers points. Un immense bâtiment principal qui se trouvait au centre de tout, avec d'autres annexses plus excentrées reliés à ce dernier via des sentiers sablonneux bien définis par des rangées de colones marbrées, travsrsant ainsi des forêts d'algues, de varechs et de coraux dans lesquels la faune marine déambulait dans la plus grande insouciance. Du point central du palais partait aussi une route pavée, sur les bords de celles ci des statues montés sur des piédestaux, en sa finalité, une arche démarquant ainsi l'entrée du domaine.

L'intérieur quand à lui était en totale opposition avec la façade des lieux. Un style clairement oriental avait été privilégiée et ce la se voyait bien. Le blanc caractérisque du marbre avait été abandonné au profit d'un élément à la teinte plus bleuté. Façades dorées, écarlates, azuréennes et de jades ornaient ça et là les murs des couloirs et des salles tandis que des algues et excroissances de coraux grimpaient ça et là sur les abords des lieux, affichant ainsi des formes décoratives insoupçonnés jusqu'à présent. Par endroits, de larges colonnes orangées s'élevait afin de soutenir les lieux tandis que sur des pylones que l'on trouvait de manière assez régulière flottaient des orbes lumineuses ajoutant une clarté remarquable à l'endroit. Le Palais était vaste. Très vaste, tant et si bien que de nombreux êtres pouvaient y résider, mais en fin de compte seul les bancs de poissons hantaient les vastes couloirs et les immenses vestibuls. Astaris avait fait les choses en grand. Et ce même si en soit elle n'occupait que les ailes centrales de la demeure d'Oricalque, notamment une imposante salle où se trouvait ce qu'elle aimait à appeller comme étant le trône des marées. Là où elle pourrait éventuellement recevoir des invités et ainsi siéger...

Mais il y avait autre chose... Quelque chose de plus... Personnel. Un plaisir coupable et égoïste qu'elle avait non pas crée de toute pièce comme l'ensemble du palais, mais qu'elle avait emportée avec elle depuis les cieux... Un présent de Sol qu'elle lui avait imploré de lui céder, ce qu'il fit de bon coeur. Et ce cadeau ci avait reçu une vaste salle dédiée avec un plafond de verre permettant de contempler les raies marines, les baleines et autres créatures marines qui commençaient à s'ammonceler autour des lieux rendus plus accessible grâce à de subtiles courants marins qui permettaient d'y accéder, modifiant jusqu'aux lois naturelles qui régissaient autrefois ceci afin d'autoriser la vie océanique dans son ensemble à rejoindre la "Cour des abysses". En soit, l'objet de ces attentions était une étendue d'eau qui se distinguait par quelques procédés divins des flots marins. Un oeil avisé serait formel, au vue de la taille, de la forme voir même de l'eau elle même... Il s'agissait là d'un lac. Transporté jusqu'ici et préservé comme tel grâce à des tours de passes-passes inconnus.

Et ce fut devant ce lac que Astaris se rendit une fois son oeuvre achevée, une fois sa demeure abyssale construite grâce à ses grands pouvoirs. En pénétrant là bas et en contemplant les eaux calmes de ce lac, si cher à ses yeux et à son âme, elle fut envahi par la nostalgie et les souvenirs... Si lointains... Et pourtant si forts. Un sourire satisfait aux lèvres, elle se surpris à se perdre comme autrefois à ne rien faire... Simplet à s'assoir sur un rocher placé sur les berges de l'étendue lacustre. Ne laissant que quelques mots émerger de sa bouche...

"Ô Lymastara... Te voilà de nouveau à ta juste place..."

Ceci, avant de faire apparaître une harpe, jouant de celle ci en associant une douce mélodies aux sons qui en émergeaient grâce à ces habiles jeux de mains, tandis que des troupeaux d'hippocampes s'amoncelaient ça et là attirés par le chant de la lumière sous les vagues.